Après avoir raté l’occasion de se qualifier pour la finale de la CAN 2021 contre le Sénégal, le Burkina Faso compte bien se rattraper. A défaut du trophée, Kamou Malo et ses hommes sont bien décidés à prendre la troisième place, et mieux encore, à prendre leur revanche sur le Cameroun. En conférence de presse d’avant le match de ce samedi, le sélectionneur des Etalons a insisté sur l’importance pour son équipe, de finir sur le podium. Il a également donné des nouvelles d’Hervé Koffi.
Journaliste – Coach, comment préparez-vous ce match de la troisième place ?
On se prépare comme d’habitude. Au lendemain d’une défaite et surtout d’une élimination en demi-finale, la première tâche est de remobiliser les garçons parce qu’on a beaucoup espéré et on a tout donné pour arriver en finale, mais ça n’a pas été le cas. D’où cette difficulté liée à la remobilisation. Mais maintenant ça va. On a bien récupéré, aussi bien sur le plan physique que mental. Nous allons aborder le match de demain avec l’ambition d’être sur le podium.
Journaliste – Coach, est-ce qu’on peut faire un point sur certains de tes joueurs notamment Bertrand Traoré et Edmond Tapsoba qui étaient un peu diminués, avant la demi-finale ?
A ce niveau de la compétition, les organismes sont forcément éprouvés. Ils ont récupéré au même titre que les autres, ils n’ont pas de pépins autre que la fatigue. Ils devraient donc être présents demain si tout va bien.
Journaliste – Coach, en tant qu’entraîneur local, vous êtes un exemple, un symbole pour les autres techniciens locaux venus à cette CAN. Est-ce que vous pouvez nous parler des obstacles auxquels vous avez eu à faire face dans votre carrière, et qu’est-ce qui doit changer à l’avenir pour que les entraîneurs locaux puissent avoir plus d’opportunités à ce niveau ?
Déjà le fait d’être un coach local, surtout de ma génération, est un handicap. Pour se former, il faut aller à l’extérieur. Les bourses et les opportunités pour se former à l’extérieur, ne courent pas les rues. Néanmoins, j’ai pu le faire grâce à une bourse allemande. Maintenant, est-ce que je suis un symbole ? Non, j’ai eu des devanciers, qui ont montré le chemin. Aujourd’hui, nous reprenons ce flambeau tout simplement. Nous sommes à la tête des sélections de nos pays, tout comme ça se passe en Europe par exemple. Donc, il n’y a pas à rougir parce qu’on est des entraîneurs nationaux désignés pour coacher les sélections de nos pays. Ce que nous pouvons demander, c’est que nos autorités permettent aux jeunes de pouvoir bien se former comme cela se fait ailleurs. C’est ce dont on a besoin.
Journaliste – Est-ce que Hervé Koffi pourra jouer demain contre le Cameroun ?
Ce que je peux te dire c’est qu’il se porte bien. Il a passé une nuit en observation à l’hôpital (après sa sortie sur blessure contre le Sénégal, NDLR) puis il est rentré à l’hôtel. Maintenant, est-ce qu’il va jouer demain, ça je ne pourrais pas le dire tout de suite.
Journaliste – Qu’est-ce que vous craignez de l’équipe camerounaise ?
D’abord le Cameroun joue devant son public, à domicile. Et ceci est un atout non négligeable. Et je suis convaincu qu’après leur élimination contre l’Egypte, ils auront à cœur de vraiment monter sur le podium. Nous sommes conscients que cette équipe a des arguments parce que nous avons déjà joué contre elle. Nous la respectons mais nous ne la craignons pas.
Journaliste – Coach, comment avez-vous trouvé votre séjour au Cameroun ?
Tout se passe bien. J’ai encore en mémoire notre séjour à Garoua où nous avons vraiment été très bien accueillis. Le Cameroun est à l’image de toute l’Afrique où l’hospitalité est toujours mise en avant. Nous avons vécu depuis notre arrivée comme si nous étions chez nous. Et puis, l’organisation d’une compétition comme la CAN ne peut jamais être parfaite. Il y a parfois des incohérences, mais c’est ce qui permet de tirer des leçons et d’avancer.
Coach, alors que vous croisez une nouvelle fois les Lions Indomptables, après le match d’ouverture perdu par votre équipe, est-ce que vous avez cette fois les outils pour rectifier le tir ?
De crainte que l’histoire ne se répète, nous pensons que demain, ce sera carrément un autre match. C’est notre vœu le plus cher. Nous sommes au même niveau de compétition aujourd’hui et tout peut arriver. On a une médaille en jeu et on s’est préparé pour monter sur ce podium. Je n’ai pas de crainte et j’ai vite oublié le match du 9 janvier. Je n’y étais pas et c’est un très mauvais souvenir pour moi. La fête sera belle demain.
Journaliste – Quelles stratégies allez-vous adopter demain pour éviter que vos joueurs ne reçoivent des cartons, surtout, après le carton rouge de la fois dernière contre la Tunisie ?
Ces cartons que nous avons eus sont dus à l’état émotionnel des joueurs. Vous savez que beaucoup dans notre effectif, sont à leur première CAN. Ils ont donc envie de tout faire bien et parfois il y a des excès d’engagement. Mais il n’y a pas une stratégie à mettre en place pour ne pas recevoir des cartons, parce que dans le football, on dit qu’il y a parfois des cartons nécessaires.
Journaliste – C’est le match de la troisième place et donc, on se dit que c’est le moment de tourner et de faire jouer ceux qui sont encore frais et qui n’ont pas encore joué. A quoi doit-on s’attendre ?
Nous sommes à une compétition et elle n’est pas finie. Et dans ces circonstance, je ne vois pas un coach se transformer en père noël et distribuer du temps de jeu à des joueurs. Demain, je jouerai avec l’équipe, dont j’estime qu’elle peut valablement nous représenter et nous permettre de remporter cette troisième place. Je ne peux pas te faire la promesse que je donnerai du temps de jeu pour équilibrer. Je suis ici pour avoir la meilleure équipe possible sur le terrain.
Propos recueillis par Jacques Pekemsi, envoyé spécial d’Africa Top Sports à Yaoundé