Ancien international nigérian, Daniel Amokachi a assisté ce samedi au tirage au sort des barrages de la Coupe du monde 2022. Tout en donnant son avis sur le tirage dans sa globalité, l’ex Super Eagle a notamment évoqué le match qui opposera le Nigeria au Ghana. Daniel Amokachi s’est également prononcé sur le niveau des sélectionneurs locaux africains en général. C’était au micro de Dounia MESLI, envoyée spéciale d’Africa Top Sports à Douala.
Coach, que pensez-vous de ce tirage ?
Ce sera un match intéressant. Il y avait quelqu’un assis à mes côtés lors du tirage qui m’a dit : « ce sera facile pour le Nigeria », mais le football n’est pas comme ça. Il est vrai que le Sénégal réalise une CAN moyenne pour le moment et que le Nigeria est au top, mais en une semaine on a tous vu le changement de dynamique avec un entraîneur local (Augustine Eguavoen, ndlr) après six ans avec un autre (Gernot Rohr, ndlr). De la même façon, le Ghana (qui a limogé Milovan Rajevac, ndlr) peut aussi se relancer . Donc les choses peuvent changer d’un moment à l’autre.
Quelle était votre réaction lorsque vous avez su que le Ghana sera votre adversaire ?
Aucune réaction particulière. Ce sera un match important et celui qui va se donner le plus va l’emporter
Avec la performance du Nigeria jusqu’ici dans cette CAN, que pensez-vous du niveau des entraîneurs africains ?
Il y a du talent en Afrique. Mais on court toujours vers l’Occident pour amener des missionnaires à qui on confie le travail. Et ce qui arrive c’est qu’on retourne vers les entraîneurs locaux qu’on avait rejetés pour qu’ils apportent le changement. Et c’est ce qui s’est passé avec le Nigeria. Tout comme ce qui arrive au Ghana actuellement après qu’ils aient limogé leur sélectionneur (Charles Akonnor, ndlr) pour engager un autre (Milovan Rajevac, ndlr). Sinon, comment comprendre qu’un entraîneur vient dans une compétition avec un groupe et se plaint encore de ne pas avoir des joueurs qu’il faut ? (Rajevac a déploré l’absence d’un buteur comme Asamoah Gyan lors de la CAN 2010) C’est inacceptable ! Maintenant on s’attend à affronter une bonne et solide équipe du Ghana pour la beauté du football africain.
Quel regard portez-vous sur le travail des sélectionneurs locaux jusqu’ici dans cette CAN ?
Je crois que tous les sélectionneurs doivent apprendre d’Augustin Eguavoen. L’Afrique a sa façon de jouer. Nous avons la technique, la vitesse et la puissance, mais certaines de ces valeurs disparaissent quand nos joueurs vont en Europe. Les Super Eagles ont longtemps évolué sous quelqu’un qui ne leur laissait pas l’occasion de démontrer leurs capacités, or avec Eguavoen ils ont la latitude de montrer ce dont ils sont capables. Je ne suis pas en train de dire que le Nigeria va gagner la CAN, je veux juste dire qu’on doit apprendre à faire confiance aux entraîneurs africains.
Propos recueillis par la journaliste, Dounia MESLI , Twitter : https://twitter.com/Mesli_Dounia