Khadim Diaw est un joueur sénégalais évoluant au club guinéen d’Horoya Ac. Le défenseur passé par Génération Foot, étale tout son talent sur le flanc gauche de la défense. Par deux reprises, il a été élu meilleur joueur étranger du championnat guinéen. Fraîchement champion de la Guinée avec Horoya Ac, le natif de Saint-Louis du Sénégal nourrit de grandes ambitions quant à son avenir. Dans un entretien accordé à Africatopsports, Khadim Diaw retrace son parcours, évoque son séjour en Guinée, parle de ses ambitions et de son rêve de jouer pour l’équipe nationale A du Sénégal.
ATS – Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
KD- Je m’appelle Khadim Diaw, international Sénégalais, joueur de Horoya Ac évoluant au poste d’arrière gauche.
ATS – Comment s’est passée votre intégration à Génération Foot ?
KD- Mon intégration à l’académie Génération Foot n’était pas facile, je dirai. J’étais dans un centre de formation qui s’appelait Horizon 2000 et géré par le grand frère de l’international Ismaila Sarr. C’est lui qui m’a envoyé faire les tests à Génération Foot. Après le test final, on m’a retenu pour intégrer le centre de formation, c’était en 2014. Au début je jouais excentré, parfois je jouais numéro 10. On m’a essayé en pointe aussi dans les équipes cadettes et juniores. Après un temps, on m’a surclassé, moi Lamine Gueye, Ibrahima Niane et Ismaila Sarr dans l’équipe première. Mais toujours est-il que nous étions toujours des joueurs cadets. Au début ce n’était pas facile, mais le talent nous a beaucoup aidé.
ATS – Vous avez joué avec Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr, Habib Diallo Ndiaga Yade et autres pourquoi n’avez pas eu la même trajectoire qu’eux ?
KD- Avec Habib Diallo, on n’a pas eu le temps de jouer ensemble. Quand je venais à l’académie, lui il partait en Europe. J’ai joué avec Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr, Ndiaga Yade. Mais il faut savoir que chacun à son destin. Ils sont mes amis et sont tous très gentils avec moi. Je leur souhaite d’accéder tous au sommet, de gagner beaucoup de trophées de jouer des finales de ligues des champions comme l’a réussi notre grand frère Sadio Mané.
ATS – Avez-vous été en Europe pour les tests ?
KD- Oui j’étais en Espagne au club Leganès pour faire des tests. Le club me voulait mais il n’était pas d’accord avec Mady Touré (président de Génération Foot). Le transfert était tombé à l’eau. Mais bon on continue le travail et ça va aller Inshaa-Allah.
« A Génération Foot, j’ai reçu une bonne formation d’homme et j’ai vraiment progressé dans le jeu »
ATS – N’êtes-vous pas déçu de votre passage à GF?
KD- (Il hésite) Je peux dire que je n’ai aucun après mon passage à Génération Foot. J’ai reçu une bonne formation d’homme et j’ai vraiment progressé dans le jeu quand j’étais là-bas. Il fallait être un top joueur pour prétendre jouer dans l’équipe. Ce n’était pas facile vraiment. Il fallait batailler ferme pour gagner sa place. Nous étions venus de différentes régions du pays, mais nous formions une famille à GF. Sur conseils de Mady Touré, je suis devenu un latéral gauche. Il y avait beaucoup d’excentrés au centre et tout le monde ne pouvait pas jouer. Je ne voulais même pas jouer arrière gauche, mais il m’a demandé de reculer et grâce à lui je me suis imposé à ce poste. D’ailleurs la première année où j’ai joué arrière gauche en championnat du Sénégal, j’ai été élu meilleur joueur à ce poste avec 5 passes décisives et 3 buts.
« J’ai choisi Horoya Ac parce que je voulais changer d’air »
ATS – Pourquoi avez-vous choisi Horoya AC?
KD- J’ai choisi Horoya Ac parce que je voulais changer d’air. Avant de signer à Horoya, j’étais en Espagne. Mais avant cela j’étais au Maroc parce que je devais rejoindre le Wydad de Casablanca, mais ce transfert a été capoté. C’est le football j’accepte. Quand tu ne te sens pas bien là où tu es, c’est normal d’aller trouver d’autres challenges. Alhamdoullilah, depuis deux ans je suis à Horoya Ac, et pendant toutes ces deux années, nous avons été champions de la Guinée. J’ai été élu meilleur joueur étranger de la saison et meilleur latéral gauche du championnat guinéen. Donc je dis Alhamdoullilah, le travail continue.
ATS – L’aspect financier n’a-t-il pas pesé dans votre décision ?
KD- Je ne dirai pas non. Vous savez on est en Afrique, on souhaite tous progresser chaque dimanche. L’argent vient naturellement, mais le plus important c’est d’essayer d’être performant chaque jour.
ATS – Quelle est la particularité du championnat Guinéen?
KD- La particularité du championnat guinéen c’est qu’il y a plus de visibilité maintenant. Le club Horoya Ac joue chaque année la ligue des champions, beaucoup de joueurs internationaux africains jouent ici, le club est panafricain. Les étrangers s’intéressent maintenant à ce championnat. Si tu restes performant tu peux avoir la chance de recevoir des offres beaucoup plus intéressantes.
ATS – Quelle différence y a-t-il entre le championnat Guinéen et celui sénégalais ?
KD- Le championnat sénégalais est beaucoup plus physique et tactique, mais le championnat guinéen est technique. Il y a de l’endurance. Quand une équipe rencontre Horoya c’est toujours une finale. C’est pour cela, qu’on essaie toujours de bien gérer et de gagner les matches pour aller le plus loin possible.
ATS – Vous êtes à Horoya avec Khadim Ndiaye, le coach Lamine Ndiaye, Pape Abdou Ndiaye comment se passent vos relations ?
KD- Khadim Ndiaye est un frère pour nous. D’ailleurs il nous a facilité notre intégration. Le coach Lamine Ndiaye est comme un père pour nous. Il essaie toujours de nous faire progresser. Pape Abdou lui, il très gentil, on s’entend super bien.
ATS – Quelles sont vos relations avec le coach Lamine Ndiaye ?
KD- Nos relations ne sont pas trop profondes, mais je dirai que je le considère comme un père, lui me voit comme son fils. Il respecte tout le monde. A chaque fois que j’ai besoin de conseils dans le jeu, je le contacte il me conseille et me guide sur le terrain. Idem pour Khadim Ndiaye et Pape Abdou Ndiaye aussi.
« Ce titre de champion de la Guinée a sauvé notre saison je peux dire »
ATS – Vous êtes champion de la Guinée qu’est-ce que cela vous fait de remporter ce titre avec Horoya?
KD- Ce titre de champion de la Guinée a sauvé notre saison je peux dire. Maintenant on prépare bien la prochaine ligue des champions. L’objectif du club est d’aller très loin dans cette compétition africaine, donc on essaie de continuer le travail pour aller beaucoup plus loin et atteindre nos objectifs.
ATS – Vous avez connu une élimination précoce en ligue des champions pourquoi Horoya ne parvient-il pas à s’imposer à l’international?
KD- On a connu certes une élimination en ligue des champions mais on continue le travail. La ligue des champions n’est pas facile. Elle demande beaucoup de choses, de la concentration, d’être prêt mentalement et physiquement aussi. Les joueurs qui disputent cette compétition évoluent aussi dans leurs sélections nationales c’est pour cela ils donnent tout pour ne pas commettre d’erreurs. On a perdu nos deux premiers matches, je peux dire que ces deux défaites nous ont beaucoup pénalisé. On ne baisse pas les bras et on espère aller loin dans les prochaines compétitions Insha-Allah.
ATS – Le niveau est-il si relevé en compétitions africaines comparé au championnat Guinéen?
KD- La ligue des champions c’est un autre niveau. Les erreurs se paient cash. Nous avons beaucoup de travail à faire pour progresser et aller plus loin. Il faut être efficace sur toutes les lignes en ligue des champions pour s’en sortir. Avec le travail et les consignes du coach on pense que ça va aller Insha-Allah.
ATS – Qu’est-ce que vous vous êtes dit le staff, les joueurs les dirigeants après cette élimination ?
KD- Après notre élimination, on s’est parlé. On s’était tous dits qu’on devait tout faire pour remporter le championnat et repartir en ligue des champions. Dieu merci nous sommes champions, mais le travail continue toujours.
ATS – Quel bilan (personnel comme collectif) faites-vous de votre saison ?
KD- L’équipe progresse, nous sommes champions on gagne nos matches, le bilan n’est pas mal dans l’ensemble. S’agissant du mien, je peux dire que c’est satisfaisant. L’année passée comme cette année-ci j’ai joué tous les matches. L’année passée j’ai réussi 8 passes décisives, cette année aussi pareille, j’ai réalisé le même nombre de passes décisives. Je pense que j’ai réalisé ce qu’on me demandait. Quand Horoya achète un joueur, il attend de lui des performances.
ATS – Quelles sont vos ambitions ?
KD- Mes ambitions sont toujours restées les mêmes depuis que j’ai commencé le foot, c’est de toujours progresser pour atteindre le sommet, de jouer dans les plus grands clubs du monde et rester toujours performant. Je sais que je dois encore beaucoup travailler pour réaliser cela.
ATS – Pensez-vous à l’équipe nationale A ?
KD- Je pense toujours à l’équipe nationale A, c’est mon rêve depuis mon enfance. Avec le travail j’espère qu’un jour mon heure sonnera en sélection Insha-Allah. Défendre les couleurs de mon pays me fait toujours plaisir et je travaille dur pour être sélectionner dans l’équipe nationale du Sénégal. Et je suis confiant pour mon avenir.
« Je rêve de l’équipe nationale A depuis mon enfance »
ATS – En restant en Guinée croyez-vous avoir de la chance de taper dans l’œil du sélectionneur national?
KD- Rester en Guinée ne veut pas dire que je ne peux réussir cela. Je suis sénégalais avant tout. Partout où je suis, je défends les couleurs de ma nation. Horoya est un club connu de tous et y jouer te donnes plus de visibilité. Je continue mon travail et je fais tout pour que quand on évoque mon nom, on y ajoute que celui là est un grand joueur professionnel et sérieux. Je suis sénégalais et fier de l’être aussi. Je crois que le sélectionneur national suit tous les championnats et même celui de la Guinée.
ATS – Votre profil est souvent cité pour pallier parfois les absences de certains cadres comme Saliou Ciss ou Youssouf Sabaly qu’est-ce que cela vous fait qu’on vous considère comme un potentiel joker en défense?
KD- Saliou Ciss c’est mon grand. On discute souvent sur Instagram. Youssouf Sabaly on ne se connaît pas bien. Mais il faut savoir que le football va vite. Moi la seule chose qui m’intéresse, c’est de rester toujours performant et de donner des résultats sur le terrain. Si on me cite comme possible remplaçant de ces joueurs, c’est que j’ai évolué et j’ai beaucoup gagné en maturité dans le jeu. J’attends mon heure en équipe nationale pour faire mes preuves. En jouant en équipe nationale, tu rends fier ta famille, tes proches. Et mon rêve est de jouer en équipe nationale du Sénégal Insha-Allah.
ATS – La concurrence ne vous fait-elle pas peur en équipe nationale ?
KD- Je n’ai pas peur de la concurrence. Ce que je crois c’est qu’il faut toujours travailler, même si tu ne joues pas. Et le jour où on te fera jouer, seul ton travail pourra t’aider à relever le défi. La concurrence te fait progresser et te motive. Seul le travail paie et je n’ai pas peur de travailler. Je me défonce pour aller toujours plus loin. La concurrence je peux te dire n’est pas mauvaise, elle t’aide à progresser.
ATS – Êtes-vous entré en contact avec Aliou Cissé ?
KD- Je n’ai jamais parlé avec Aliou Cissé. Mais je peux dire qu’il connaît tous les joueurs sénégalais qui évoluent en Europe tout comme en Afrique. On le laisse faire son travail. Il part toujours à la recherche des joueurs performants pour les sélectionner, donc on sait qu’il fera toujours de bons choix. Lui c’est le pays qui l’intéresse. Je suis un ambassadeur du Sénégal, partout où je vais, je représente mon pays. Aliou Cissé c’est lui qui décide donc on reste confiant pour la suite. Mais me concernant, je continue toujours le travail pour être au top.
ATS – Khadim Diaw pense-t-il à la coupe du monde?
KD- Je peux dire oui. Je pense toujours à toutes les compétitions où le Sénégal est qualifié. A chaque publication de la liste de l’équipe nationale je nourris l’espoir d’être sélectionné. Si je pouvais le Sénégal remporterait toutes les compétitions où il participe. Après tout, j’ai mes amis qui sont là-bas et je leur souhaite de tout gagner aussi.
ATS – Est-ce que vous parlez de la sélection avec vos anciens partenaires à GF actuellement en équipe nationale ?
KD- Oui j’échange du sujet avec mes anciens coéquipiers comme Pape Matar Sarr, Bamba Dieng, Moustapha Name. On discute souvent sur Instagram. Ils sont humbles et j’aime bien cela chez une personne.
ATS – Avez-vous des touches en Europe, ou vous comptez rester encore en Guinée?
KD- J’attends la fin de la saison pour savoir ce qui se passera. Je laisse mon agent travailler sur cela, moi je continue le travail sur le terrain. Actuellement je suis un joueur d’Horoya et je me concentre sur mon travail ici. Le reste est entre les mains de Dieu.
ATS – Le championnat Guinéen attire de plus en plus d’étrangers qu’est ce qui explique cela?
KD- Si le championnat guinéen attire de plus en plus d’étrangers, ça prouve qu’il y a le niveau maintenant. Mais il y a aussi la visibilité. Quand on quitte son pays pour aller jouer dans un autre pays il faut être fort mentalement pour s’adapter et réussir à s’imposer sur le terrain. Ce n’est pas facile, mais il faut croire en soi et ne jamais cesser de travail.